Trois questions à José-Michaël Chenu, vice-président d’EGF et président de la délégation Logement Transition Ecologique et Numérique
Le syndicat des Entreprises Générales de France (EGF) travaille au développement du numérique et pour améliorer la performance environnementale des ouvrages. Seul ou en association avec des partenaires au sein de la filière construction. Explications par José Michaël Chenu, le vice-président d’EGF et président de la délégation Logement Transition Ecologique et Numérique.
Quels sont les principaux atouts des projets menés avec une maquette numérique ?
Préparer en amont de manière approfondie un projet et simuler les différentes options de construction possibles apporte de la sérénité pour la réalisation ultérieure du chantier, offre une vision d’ensemble et sous tous les angles du projet, donne de la flexibilité pour l’analyse et le traitement des modifications. Ensuite, la maquette, parce qu’elle autorise toutes sortes d’extractions d’informations (métrés, quantitatifs, plans, modes opératoires…), fiabilise son bilan économique. Elle est un outil pour rationaliser l’organisation des différentes phases du chantier, maîtriser la logistique d’approvisionnement et améliorer sa sécurité.
En quoi le BIM peut-il améliorer la performance environnementale ?
Le BIM est un outil très puissant de ce point de vue. Et nous n’en sommes qu’aux prémices ! Grâce à la maquette, on peut examiner et évaluer différents scénarios de matériaux et/ou de modes constructifs dès la conception de l’ouvrage mais aussi en cours d’exécution quand il s’agit par exemple de mettre au point une variante ou une adaptation. Chacun avec ses caractéristiques propres en termes d’énergie et de carbone. Il est donc plus facile de mesurer l’impact du choix de tel ou tel type de matériau biosourcé, de prendre en compte le cycle de vie de l’ouvrage, de faire des simulations, des balances et de décider en connaissance de cause. Le numérique est en train de nous aider à développer des projets plus respectueux de l’environnement à une échelle même plus grande que celle de l’ouvrage. Je pense par exemple à la gestion des déchets et au réemploi de matériaux et de produits recyclés, notamment avec le développement des systèmes d’informations géographiques numériques.
La maquette est-elle indispensable pour parvenir à un ouvrage très économe en carbone ?
Indéniablement, elle accélère et fiabilise les modélisations et les calculs, tant en phase conception qu’en phase de réalisation. Notre préoccupation, à nous entreprises générales, reste l’atteinte de l’objectif énergie/carbone fixé mais souvent contrarié par les différents aléas inhérents à un chantier de construction. La maquette nous permet d’exprimer notre savoir-faire dans une vision globale du projet, pour satisfaire toujours mieux nos clients.