Présidentielles 2022 : EGF fait ses propositions
Alors que les présidentielles 2022 s’approchent à grands pas, le syndicat EGF a souhaité apporter sa contribution aux propositions adressées par les fédérations professionnelles de la construction aux futurs candidats. Cette contribution se déploie en quatre thèmes principaux.
1. Refaire du logement une grande cause nationale en bâtissant la ville bas carbone par complémentarité entre neuf et rénovation
Pour y parvenir, le syndicat estime nécessaire de promouvoir durablement l’investissement public afin de répondre aux nouveaux besoins de la société, aux relocalisations d’activités sur le territoire. Une planification nationale et locale sur 10 ans, destinée à quantifier les droits à construire compatibles d’une part, avec les besoins des Français en logements et en équipements, et, d’autre part, avec les objectifs de décarbonation du pays apparaît pertinent. De même que lancer une grande politique nationale facilitant la transformation de bureaux en logements. Il faut aussi pouvoir favoriser l’investissement privé dans le logement et les équipements collectifs. Sur le modèle de la loir SRU, la construction de logements aux abords des infrastructures de transports bas carbone pourrait être imposée.
EGF juge par ailleurs important de renforcer l’opération « Cœur de villes » et de l’étendre aux éco-quartiers. Autre point crucial à traiter : la sécurisation des droits à construire. Dans certaines villes, comme Toulouse par exemple, les PLU ont été remis en cause, ce qui perturbe fortement le tissu économique du territoire. Il faut pouvoir donner de la visibilité aux promoteurs d’opérations et restaurer la sécurité juridique et la lisibilité des droits à construire et documents d’urbanisme pour relancer la machine. S’agissant du 0 artificialisation nette (ZAN), EGF suggère, pour que la mesure s’applique au mieux, de mettre en place des mesures d’accompagnement et de compensation, et d’assurer une plus grande équité de cette mesure entre les territoires.
2. Assumer la transition énergétique et valoriser l’innovation en devenant les fers de lance des transitions écologique et numérique
EGF propose de mettre en place un grand Plan National d’Investissement pour la ville durable, incluant la remise à niveau des bâtiments publics et des infrastructures. Un Haut conseil de la construction pourrait être instauré et y concourir. Il serait le lieu de dialogue entre les pouvoirs publics et des acteurs du secteur, au premier rang desquels les constructeurs. Déverrouiller le recours aux innovations dans les formes juridiques des marchés de construction permettrait d’avancer sur ce terrain avec, par exemple, des investissements publics qui ménagent l’endettement public, des contrats d’engagement sur des objectifs notamment environnementaux. La mise en place d’un système de stimulation de la R&D de l’industrie de la construction pour accélérer la transition bas-carbone concourrait également à favoriser l’innovation dans la construction à la faveur de la transition écologique.
Le syndicat souhaiterait en outre que l’Etat joue, par exemple à travers sa politique immobilière, un rôle d’entraînement des décideurs locaux pour des constructions exemplaires : plus sobre, plus dense et répondant aux nouveaux usages. Enfin, EGF souhaite que l’attribution des marchés publics permette réellement de promouvoir les critères RSE (circuits courts, impact carbone, consommation énergétique).
3. Simplifier la vie des entreprises… pour de vrai ! et leur faire confiance pour apporter des réponses aux enjeux bas carbone
Cela pourrait passer par une numérisation et un allégement des procédures administratives d’urbanisme et d’autorisation des constructions. Dans la même optique, le syndicat considère qu’il faut déverrouiller les freins réglementaires à la densification pour inventer la ville bas carbone de demain. Cela permettrait de gagner du temps pour faire émerger les projets prioritaires, comme ceux du Plan de relance. Toujours dans cette perspective, EGF est favorable à l’assouplissement ou, à défaut, à la stabilisation du code de la commande publique, car l’appropriation des règles prend plusieurs années et leurs fréquentes évolutions ces dernières années compliquent la tâche des acteurs de la construction. Pour finir, EGF demande à l’Etat de faire confiance à la capacité du secteur français du bâtiment car il est un réel apporteur de solutions bas-carbone capable de ménager l’endettement public.
4. Promouvoir et sécuriser l’emploi durable en s’appuyant sur notre filière d’excellence dans tous les territoires
Il faut encourager le secteur à continuer d’assurer un haut niveau de formation continue en prenant en compte cet effort comme investissement des entreprises et soutenir le fort engagement du secteur à former par apprentissage. L’Etat doit assurer la souveraineté des entreprises de construction en fléchant l’investissement public et privé vers la construction de demain (construction 4.0 et hors site). Enfin, il faudrait faire de la France le fer de lance de la construction numérique par un déploiement de la filière académique concernée.
© EGF