Clés d’or PACA : Fayat lauréat pour la cité judiciaire d’Aix-en-Provence, Travaux du Midi mention spéciale

Les membres du jury des Clés d’or en région PACA ont désigné Fayat Bâtiment comme lauréat pour la réalisation de la cité judiciaire d’Aix-en-Provence, une opération de grande qualité au plan architectural qui montre sans détour la capacité d’ingénierie pointue et d’innovation dont sont capables les entreprises générales. Le jury a tenu également à donner une mention spéciale à Travaux du Midi (groupe Vinci Construction France) pour la réhabilitation de l’établissement Saint Joseph de l’Estaque. Cette opération, certes d’envergure plus modeste, montre, la capacité de coordination, de pilotage et d’écoute des entreprises généales et leur savoir-faire pour mener à bien des chantiers compliqués, et assister les maîtres d’ouvrage peu coutumiers des opérations lourdes.

Des voiles coulés en une levée unique sur 14 m de haut

La réalisation de la cité judiciaire d’Aix-en-Provence était complexe à plusieurs titres. Sur le plan contractuel pour commencer. Cette opération, lancée par l’Agence Publique pour l’Immobilier de la Justice (APIJ), a reposé sur un montage inédit : le nouveau marché d’ingénierie (NMI) qui implique la participation de l’entreprise générale à la réalisation du dossier PRO en partenariat avec la maîtrise d’ouvrage et la maîtrise d’œuvre. Sur le plan technique, la phase de gros œuvre a nécessité de nombreuses mises au point. Le socle du bâtiment est composé de 4 blocs en béton matricé coloré avec des voiles inclinés à 2 degrés sur une hauteur de 14 mètres. Pour ce faire, le béton des voiles a été coulé en une seule fois, ce qui a nécessité 32 rotations pour réaliser l’ensemble du socle, tout en assurant la sécurité des compagnons sur le chantier pendant cette délicate opération (0 accident). Pour avoir un ordre de grandeur, 56m³ de béton coloré ont été coulés en 6 heures pour la première rotation. Autre spécificité majeure du projet : la conception et la mise en œuvre de la matrice permettant d’exprimer le design « planchettes » du parement fini recherché par l’architecte. Pas moins de 30 essais béton différents ont été réalisés pour obtenir la teinte souhaitée.

Innovation sur les angles grande hauteur

Pour des raisons de finition brut, il n’était pas envisageable de réaliser une banche d’angle sur les voiles planchettes, car cet outil aurait fait apparaitre une reprise de coulage trop proche de l’angle. Fayat Bâtiment a donc fait fabriquer des pièces spécifiques pour assurer la tenue du coffrage sur une telle hauteur (la tige « ARTEON » conçue spécialement pour le projet). Les poteaux de 10 mètres de hauteur de la salle des pas perdus ont été préfabriqués afin de garantir leur qualité parfaite grâce à un outil spécifique développé par l’équipe chantier. La façade des niveaux supérieurs est composée de 264 brise-soleil fixes et 594 brise-soleil orientables grâce à une poignée conçue aussi exclusivement pour le projet. Quant aux deux niveaux de salles d’audience, ils ont été réalisés avec de nombreux matériaux nobles, qui ont nécessité des multiples mises aux points en phase d’exécution comme la formation spécifique pour les banches grande hauteur. La synthèse du bâtiment étant très complexe, au vu de l’interaction entre les différents corps de métier, Fayat Bâtiment a monté une cellule de synthèse en interne dès le démarrage du projet pour réaliser les mises au point avec la participation de la maitrise d’œuvre (calepinage des planchettes, définition numérique des réservations et des reprises de bétonnage).

12 377 heures d’insertions et 88% d’entreprises locales

Au plan social, l’opération a cumulé près de 12 377 heures d’insertion sociale réparties auprès des différentes entreprises sous-traitantes, dont 3 648 heures en statut cadre tandis que 88 % des travaux sous-traités ont été réalisés par des entreprises locales. Le service QSE est ainsi passé tous les deux jours sur le chantier pour s’assurer de la bonne sécurité des collaborateurs. Au plan environnemental, l’entreprise a arrosé chaque jour le terrain en construction pour limiter la poussière, installé une horloge pour l’éclairage du chantier et de la base vie afin de limiter la consommation électrique, utilisé une huile de décoffrage bio végétale pour le béton architectonique et mis à disposition des collaborateurs une formation à l’utilisation d’un « kit de dépollution ». La prise en compte des contraintes du confinement, en plein chantier, apparaissent presque anecdotiques au regard de l’envergure du projet.

Mention spéciale pour l’agrandissement et la restructuration d’une vieille école

Dans un tout autre genre, l’équipe de Travaux du Midi a été récompensée pour l’agrandissement et la restructuration de l’école catholique Saint-Joseph de l’Estaque en site occupé. Une opération loin d’être simple, pour laquelle l’entreprise a démontré ses compétences en matière de synthèse technique, de prise en compte des impératifs de l’école et d’organisation des phases délicates pendant les vacances scolaires. Le challenge majeur était en effet de concilier le travail en site occupé et le chantier, sans accroc ou inconfort pour les occupants, dans un très vieux bâtiment (construit en 1894) où des risques d’effondrement sont apparus au cours des travaux. Au final, et malgré quelques mauvaises surprises (dont une voiture qui a perdu le contrôle et qui est tombée en plein chantier la nuit, sans gravité pour le jeune occupant fort heureusement) qui ont obligé Travaux du Midi à modifier ces modes constructifs en cours de route, les nouveaux bâtiments ont été livrés à l’heure et sans réserve, conduisant le maître d’ouvrage – l’organisme de gestion de l’enseignement catholique – Saint Laurent, à reprendre Travaux du Midi pour ses prochains travaux.

© EGF © crédits photos Serge Demailly pour Fayat Bâtiment et Yann Bouvier pour Travaux du Midi