openBIM : le Manifeste pour la transition écologique publié
Annoncé il y a quelques mois, le Manifeste en faveur de l’openBIM pour la transition écologique a été rendu public. Signé par EGF, la FNTP, Syntec Ingénierie, le projet national « Modélisation des informations interopérables pour les infrastructures durables » (MINnD) et buildingSmartFrance, ce manifeste a pour objectif de partager une vision commune de l’outil BIM, en élaborant une feuille de route et un référentiel partagés. Finalité de la démarche : exploiter toutes les potentialités des outils numériques pour mettre en œuvre une économie circulaire et atteindre la neutralité carbone en 2050.
La maturité des outils numériques permet en effet maintenant de recueillir des informations précieuses sur la vie d’un ouvrage contribuant à économiser les émissions de CO2. A savoir : mieux appréhender la complexité et l’état des infrastructures existantes, assurer la précision du dimensionnement en garantissant la durée de vie de l’ouvrage, simuler son vieillissement, avec par exemple les conséquences d’évènements climatiques prévisibles, mais également générer des informations fiables à tous les niveaux, pour les achats, les livraisons, les phases de travaux, la sécurité, les prises de décisions, la gestion des documents à jour… Encore faut-il que le recueil et l’exploitation de ces données s’effectuent d’après une même représentation numérique, indépendamment de la solution logicielle, pour faciliter les échanges entre professionnels de la maîtrise d’œuvre, de la maîtrise d’ouvrage et de la construction. C’est ce que les signataires du Manifeste s’engagent à mettre en oeuvre. A ce titre, l’openBIM peut y contribuer car il repose sur des normes ouvertes de données et de processus de travail.
Partager une vision commune
Réunis à l’occasion des vœux de « la stratégie commune pour une construction durable grâce à la continuité numérique des données », les cinq signataires ont rappelé l’importance d’avoir une vision commune sur l’outil BIM. « Avec le Manifeste, nous avons posé des principes clairs et une vision commune : échanger dans le respect des savoir-faire de chacun », résume Xavier Neuschwander le directeur de la Commission Technique et Innovation de la FNTP. Acteur de la standardisation, buildingSmartFrance est justement concentré sur « la sémantique et la construction de langages communs pour tous », a indiqué Rémi Lannoy, son secrétaire. De son côté EGF s’engage depuis plusieurs années à embarquer ses sous-traitants dans la transition numérique. C’est ce qu’a rappelé Philippe Mazet, son délégué général : « La signature du manifeste traduit l’engagement d’EGF sur le BIM et s’inscrit dans la continuité des actions menées. Le premier engagement des entreprises générales, c’est d’embarquer leurs sous-traitants dans la transition numérique », a-t-il martelé.
2023 : l’année du changement
« 2023 est une année de changement de paradigme. Le développement d’outils et d’usages va s’accentuer. Le Manifeste y prépare. Et pour accroître l’utilisation du BIM, il va falloir aussi opérer des changements managériaux dans les structures. », a complété Xavier Neuschwander. « Il va falloir collecter les informations pour mieux réaliser la maintenance des ouvrages et accompagner la maîtrise d’ouvrage en exploitant le BIM pour la partie exploitation/maintenance », a prévenu pour sa part Denis Le Roux, de Syntec Ingénierie.
Reste maintenant à convaincre les donneurs d’ordre et le gouvernement d’exploiter toutes les potentialités du BIM pour réussir la transition écologique de la construction, ce qui est encore loin d’être le cas.
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© EGF